Verano, Antonio Ruiz « El Corcito », 1937.
« Volcanique », « précolombien », « Patriote et révolutionnaire » sont quelques unes des entrées de ce livre sur l’art mexicain du XXe siècle. Christine Frérot (1) nous invite à sa découverte au travers de l’analyse de 38 œuvres regroupés dans 9 thématiques.
On connaît en France surtout les artistes muralistes mais on en découvre içi beaucoup d’autres. Il y a notamment Antonio Ruiz « El corcito » qui a été l’artisan de la défense et de la rédécouverte des arts populaires mexicains. Il se tient à la marge du mouvement muraliste, préfère des petits formats et produit peu. Il a participé à l’invitation d’André Breton à l’exposition internationale surréaliste de 1940 à Mexico.
Rio revuelto (Eaux troubles), José Chávez Morado, 1949.
On découvre aussi le tableau Rio revuelto de José Chávez Morado qui montre le chaos fascinant de la ville de Mexico. Il réalise cette œuvre à une époque où la capitale se modernise à grande vitesse, le modèle n’étant plus Paris comme au début du siècle, mais New York, l’american way of life, les grandes avenues et les tours.
Dans les artistes qui nous sont plus familiers il y a ce surprenant tableau cubiste de Diego Rivera Paisaje zapatista réalisé pendant son long séjour parisien (1909-1921). À son retour au Mexique en 1921 Rivera connaît mal son pays, en pleine effervescence révolutionnaire (la période de soulèvements populaires initiée en 1910 vient de se terminer en 1920 par l’arrivée au pouvoir d’Álvaro Obregón) , les peintres sont soutenus par le ministre de l’éducation et écrivain José Vasconcelos. Celui-ci va offrir à Rivera une bourse pour voyager et mieux connaître le Mexique. C’est le début de l’aventure muraliste…
Paisaje zapatista, Diego Rivera, 1915.
On est aussi surpris par ce tableau de Frida Kahlo Los cuatro habitantes de México (Les quatre habitants du Mexique), 1938, loin de ses fameux autoportraits, ce petit tableau montre 4 figures sur la place d’un village représentant chacune un aspect du pays : une statue précolombienne, un mannequin éphémère en papier maché, une « calavera » (la mort), et une petite fille métisse.
Les textes courts qui accompagnent les œuvres mélangent histoire et fiction et sont le fil d’Ariane permettant d’explorer le labyrinthe des passions artistiques mexicaines.
(1) Christine Frérot, Fictions Mexicaines, 38 témoins de l’art du XXe siècle. Riveneuve éditions, Paris, 2016, 200 pages, 25 euros.
Los cuatro habitantes de México, Frida Khalo, 1938.